Vacances de Noël 2009
Tant qu’il y aura des voyages à prix réduit, nous aurons des aventures à vivre…
Le dernier en date, celui du réveillon 2009 fait partie de ceux qui laisseront des traces dans les mémoires.
Nous partons le 26 décembre pour la Norvège. Les places dans l’avion sont confirmées. Nous passerons le réveillon là-bas, c’est sûr…
Juste un petit hic dont nous sommes parfaitement conscients, nous n’avons pas de logement retenu à l’arrivée. Tout est complet ! Pas de problème, il y aura bien une petite chambre quelque part pour nous. Le fait que nous soyons en pleine période de réveillon ne nous affole pas le moins du monde. C’est la crise, donc il doit y avoir de la place partout !
Le voyage se passe très bien. Pas de retard dans les horaires, c’est rare et grandement appréciable.
En revanche, nous avons attendu nos valises pendant près de deux heures ! Elles étaient en fait en partance pour une autre destination. Notre affolement a été grand quand le tapis roulant s’est arrêté après avoir craché une dizaine de valises seulement. Toutes les autres s’étaient fait la malle…
Sitôt ce problème résolu, nous récupérons à l’arrivée la voiture que nous avions louée. Heureusement que nous étions couverts. Il a dû tomber 80 cms de neige ces derniers jours. Toute la ville d’Oslo est blanc de blanc mais la vie continue. Les gens ont visiblement l’habitude de cette situation car le déneigement des routes n’est pas prévu. Nous comprendrons plus tard pourquoi : il neige constamment. Donc, sitôt déblayé, il faudrait recommencer. Autant attendre le dégel du printemps !
Nous roulons donc à 30 kms/h maxi dans la ville et passons notre après-midi à trouver un hôtel. Tout est décidément complet ! Finalement, nous trouvons une chambre au Best Western. Les prix sont exorbitants : 175 € la nuit, moins cher si nous réservons par internet, nous dit l’aubergiste. Nous ressortons donc de l’hôtel pour aller nous brancher dans le premier bistrot du coin et réserver la chambre à moitié prix, puis nous retournons voir notre bonhomme qui nous remet les clés. Efficace !
Le lendemain, nous sommes plus prévoyants. Dès le matin, nous cherchons un hôtel pour le soir. Sitôt trouvé, nous partons, l’esprit tranquille visiter Oslo. Le musée, la patinoire, la rue qui mène au palais royal. Tout est beau, les sites grandioses mais la nuit tombe très vite. A 16 heures, on a l’impression qu’il est déjà l’heure d’aller se coucher. Nous gagnons notre hôtel à 18 heures dans une rue sympa couverte d’un mètre de neige. Nous sommes contents de pouvoir nous mettre au chaud. Autre hic, comme la nuit tombe vite ici, les commerçants ont l’habitude de fermer tôt. Nous pénétrons donc dans un hôtel désert mais heureusement, collés à la porte de l’intendance, se trouvent 4 ou 5 enveloppes portant chacune un nom et contenant les clés des chambres qui ont été réservées. Nous parcourons les noms dans un sens, puis dans l’autre. Nous sommes sans doute fatigués car nous avons du mal à trouver le nôtre. Au bout de plusieurs allers / retours visuels, il faut bien se rendre à l’évidence, notre nom n’apparaît nulle part ! Pour une fois que nous n’y sommes pour rien ! Je propose qu’on dorme dans la salle à manger où n’importe où mais qu’on ne ressorte pas, il fait décidément trop froid dehors, le thermomètre frise les –18°. Un appel à l’aubergiste fantôme, qui heureusement ne s’est pas couché en même temps que le soleil nous laisse un espoir. Le brave homme nous avait simplement oublié. Il nous indique donc par téléphone deux chambres (de secours ?) situées en soupente de la maison. Il fait froid. Le thermostat des radiateurs est sûrement programmé pour s’arrêter lorsque la température de la pièce atteint 17° car ils ne fonctionnent pas quand nous pénétrons dans la glacière et il n’y a qu’un seul chauffage d’appoint pour les deux chambres qui nous sont allouées. Finalement, nous réussissons à dormir.
Le jour d’après, nous devons prévoir le couchage des autres nuits à venir. Notre but : ne pas nous éloigner trop de Oslo mais être suffisamment prêts d’une station de ski afin de nous y adonner. C’est simple, il ne reste qu’une seule maison à louer répondant dans les environs. Les trois autres sont prises. Cette maison affiche 2 étoiles sur 5 tandis que les autres en ont 4. Ca aurait dû nous mettre la puce à l’oreille… La description est sommaire. Confort moyen, pas de salle de bain mais un lavabo.
S’il n’y a que ça, pas de problème. Nous nous laverons au lavabo. Le récépissé que nous recevons est moins laconique. Il précise que le bois de chauffage est en supplément, de même que la consommation d’électricité… Soit ! Nous n’apprécions pas la méthode mais nous nous y résignons.
Le chalet se trouve en bordure d’un lac. Un autre petit chalet est situé à 3m50 de là mais nous n’y prêtons pas attention à notre arrivée. Il a bien neigé ici aussi. Tout est blanc et superbe. Nous rentrons vite nous réchauffer. Il fait frais ici aussi. L’un de nous allume un feu tandis qu’un autre visite, que le troisième commence à ranger et que le quatrième cherche les toilettes… mais ne les trouve pas !
Quoi ! ! ! pas de toilettes ? c’était juste écrit pas de salle de bains ! ! ! Il nous faut pourtant nous rendre à l’évidence après avoir cherché partout, presque jusque sous les lits, les toilettes sont absentes du logis mais se trouvent à 3m50 dans l’autre chalet. Un trou aménagé d’une planche salutaire, comme dans l’ancien temps ! Faire le pipi du matin ou du soir par -18° ou –20°, je confirme qu’on ne traîne pas. Certes, la vue est superbe depuis ce haut lieu. S’épancher en admirant la blancheur des arbres, des allées, en contrebas du lac face à la brume frôlant le bleu sombre de l’immensité où le reflet de la lune forme autant d’étincelles qu’un diamant a quelque chose d’unique. Quel dommage que l’endroit où nous siégions n’ait pas de confort… ni de chasse ! Cette installation sommaire que la famille Ingals a dû connaître dans sa petite maison dans la prairie, n’a vraiment rien d’attirant, bien au contraire. Le rejet pour ce lieu de réflexion atteint un tel point que nous préférons encore offrir notre lune à la lune et nous soulager en plein air, pelle à portée de main pour combler d’un monticule de neige, nos souvenirs rapidement camouflés.
J’avoue personnellement avoir mis un certain temps avant de renoncer à me rendre au petit chalet. C’est simple, j’ai attendu le jour du départ pour tester l’allégresse du plein air. Il était précisément deux heures du matin, pas plus tard. La lune était mon seul témoin. Elle éclairait de tout son éclat le paysage de neige qui paraissait tout bleu. Tout était calme, tranquille, romantique. J’étais seule au monde dans mon coin, à droite de la maison. A peine étais-je rhabillée, ma pelle à la main que j’ai vu atterrir à mes pieds, le voisin de la maison du haut ( ? ? ?) Un russe d’une soixantaine d’années.
Le bonhomme n’avait pas trouvé d’autre moment ni d’autre endroit pour venir faire de la luge !… Il est arrivé droit vers moi et s’est arrêté à ma hauteur. Encore un peu… Nous aurions eu l’air malin tous les deux, moi avec ma lune offerte à la nature, aussi blanche que l’astre dans le ciel et lui atterrissant à mes pieds, tel un gamin. A l’heure de cette profonde nuit où normalement tout dort, où seuls les sapins blancs font les beaux dans le silence de la nuit, où l’eau miroite de tout son éclat, il aurait dû être chez lui et moi au chaud dans le confort, certes sommaire, de mon chalet en bois, Nous sommes restés un moment sans voix. Arrêt sur image : j’ai soudain pensé au comique de notre situation s’il était arrivé quelques instants plus tôt et j’ai lu dans son regard qu’il commençait à comprendre ma présence en ces lieux…
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